Le 8 mars, la FNTR, la FNTV, l’OTRE et Union TLF ont alerté le Premier ministre par courrier de la situation de plus en plus difficile du secteur de la logistique et des transports. Après deux années de pandémie durant lesquelles il a été particulièrement mobilisé, ce dernier subit désormais de plein fouet le conflit russo-ukrainien avec des perturbations d’organisation et la hausse des prix de l’énergie. (photo Pixabay D.Roumanet)
LA FNTR (Fédération nationale des transports routiers), la FNTV (Fédération nationale des transports de voyageurs), l’OTRE (Organisation des transporteurs routiers européens) et Union TLF (Union des entreprises de transport et logistique de France) ont décidé d’alerter le Premier ministre sur la situation déjà difficile du secteur aggravée par la hausse quotidienne des prix de l’énergie. L’impact de la guerre russo-ukrainienne vient en effet s’ajouter à la crise de deux ans liée au covid-19.
Dans leur lettre ouverte à Jean Castex datée du 8 mars, les quatre organisations professionnelles majeures du transport affirment qu’il s’agit d’une « nouvelle crise à laquelle la France doit faire face avec une flambée sans précédent des prix des carburants et plus globalement des énergies. Pour les entreprises du transport routier et de la logistique, la facture s’alourdit de jour en jour et les mécanismes de répercussion légale ou conventionnelle ne suffisent plus dans un contexte où les hausses sont quotidiennes. »
Le coup fatal de la hausse des prix de carburants
La missive, alarmiste, indique que « les entreprises sont exsangues, les trésoreries vides et les perspectives très sombres. Ces hausses sans précédent font s’interroger de nombreux transporteurs sur leur capacité à continuer à assurer leur mission de transport sans travailler durablement à perte. Les défaillances d’entreprises vont se multiplier. »
Les organisations rappellent également au Premier ministre que le secteur s’est mobilisé depuis le début de la crise du covid-19. « Depuis deux ans […] les Français ont toujours pu compter sur l’engagement sans failles des acteurs du transport routier et de la logistique. Pendant toute cette période, les entreprises du secteur ont su s’adapter pour faire face à des difficultés inédites. C’est cette capacité de résilience qui a permis à notre pays de tenir sans que les Français n’aient à souffrir dans leur approvisionnement ou leurs déplacements quotidiens. »
Un secteur pourtant mobilisé pendant la pandémie
Un constat mâtiné d’amertume puisque malgré cette mobilisation, et le rôle central joués par les transports et la logistique durant la pandémie, ceux-ci ne font pas partie des secteurs dits stratégiques du plan France Relance. « Le transport routier de marchandises, de personnes et la logistique doivent en faire partie, insiste le courrier. Sans mesures fortes et immédiates de soutien économique au secteur, les entreprises ne pourront continuer à assurer leur activité vitale à tout le reste de l’économie française […] » À l’occasion d’une réunion sur la guerre en Ukraine qui s’est tenu le 4 mars, le ministre délégué chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari a assuré les quatre organisations de sa volonté de voir le secteur « pleinement intégré » dans le plan France relance.
Les représentants des transports et de la logistique ont adressé deux autres courriers au ministre de l’Économie et des Finances et à la ministre de la Transition écologique en début de semaine. Ils y demandaient « un soutien immédiat et direct des entreprises, la mise en place de mesures concrètes permettant de protéger nos entreprises des évolutions futures des coûts de l’énergie et de l’inflation généralisée (exonération de charges fiscales et sociales, chèque inflation sur la base du CA annuel ou encore des kilomètres parcourus, révision mensuelle des prix des contrats publics de transport, etc. Des lettres restées sans réponse à ce jour. Le 9 mars, c’était au tour de l’IRU, organisation mondiale du transport routier, de tirer la sonnette d’alarme et de demander le plafonnement des prix des carburants et la réduction des taxes associées.
Emmanuelle Delsol