Trax, éditeur de logiciel d’automatisation de la gestion des stocks en magasin par analyse visuelle, achète son homologue français Qopius. Bien plus petit que son acquéreur, ce dernier complète néanmoins son offre avec une technologie d’analyse d’image pointue et une expertise du marché de l’épicerie de détail.
La licorne singapourienne Trax achète le petit Français Qopius, éditeur d’une solution de surveillance et d’automatisation en temps réel de la gestion de l’inventaire en magasin qui mixe « computer vision », intelligence artificielle et analytique. L’acquéreur complète ainsi ses propres solutions à base de technologies similaires et de son expertise en reconnaissance d’image, destinées au même marché du commerce de détail de biens de consommation. Les entreprises n’ont pas dévoilé les détails financiers de la transaction.
Des algorithmes de reconnaissance d’image à fine granularité
Trax a développé ses propres algorithmes de reconnaissance d’image à fine granularité capables d’analyser les produits en magasin, leur présence, leur nombre, etc. Il analyse ces images et les traduit en recommandations à destination des gestionnaires. Selon le Singapourien, Qopius apporte son expertise complémentaire tout particulièrement dans le marché de l’épicerie. La licorne asiatique avait déjà multiplié les acquisitions durant l’été 2019 en absorbant le Chinois LenzTech et un autre Français, Planorama, dans les mêmes domaines technologiques que lui ou encore l’app américaine ShopKick qui récompense les consommateurs en ligne ou en magasin.
Créée en 2015, Qopius était accueillie depuis avril 2019 par l’accélérateur de startups de la distribution de détail, SAP.io Foundry. Il compte parmi ses clients Carrefour, Casino ainsi que Metro et sa filiale MediaMarktSaturn, propriétaire des magasins Saturn. Installé dans plus de 80 pays dans le monde entier, Trax équipe quant à lui Coca-Cola, ABInBev, Heineken, Nestlé et Henkel. La jeune pousse asiatique est considérée comme l’une des plus prometteuses dans son secteur avec une valorisation de 1,24 milliard de dollars.
La numérisation de la supplychain et l’amélioration de l’expérience client constituent des enjeux forts du domaine. En automatisant en quasi temps réel la gestion des stocks en magasin, elle promet des baisses de coûts d’inventaire, une augmentation des ventes, une plus grande fidélisation des clients et même l’optimisation du merchandising. Des leviers importants pour la grande distribution que pour les industriels face à l’explosion du e-commerce et à la « phygitalisation » des comportements des consommateurs.
Emmanuelle Delsol