Rejoignant Leroy Merlin, Lidl ou Total Energies, le chocolatier français Cemoi vient de signer la charte Fret21. Dans le cadre de sa stratégie de transport durable engagée en 2017, il cherche à réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au transport de ses marchandises et matières premières de 5% d’ici à 2025. (Photo Cémoi DR)
Le chocolatier français Cémoi a rejoint en ce début d’année le dispositif Fret21 comme Leroy Merlin ou Lidl avant lui. Créé en 2015, cette initiative incite les chargeurs à « mieux intégrer l’impact des transports dans leur stratégie de développement durable ». L’industriel s’engage ainsi auprès de l’Ademe (Agence de la transition écologique) à réduire de 5% les émissions de GES (gaz à effets de serre) engendrées par ses opérations de transport en Europe. Cette diminution représenterait une diminution de 855 tonnes par an.
Partager les semi-remorques pour optimiser leur remplissage
L’industriel a entamé cette démarche dès 2017 en optant pour le cocamionnage. Il partage ses semi-remorques avec d’autres chargeurs, augmentant ainsi naturellement leur taux de remplissage et diminuant leur circulation sur les routes. Selon ses propres chiffres, le cocamionnage concernerait 15% de ses flux, soit environ 217 tonnes de GES non rejetés par an. Le chocolatier essaie d’éviter par ailleurs, de faire circuler des véhicules à vide. Pour cela, la majorité de ses transporteurs est référencée sur plusieurs sites afin de réutiliser au maximum les camions après la livraison Cémoi.
L’entreprise s’est aussi déjà tournée vers des options multimodales, comme le rail-route en Europe qui lui a permis de réduire ses émissions de GES de 87 tonnes en 2021. Mais en décembre dernier, elle a pris une décision plus atypique en signant un partenariat avec Transoceanic Wind Transport (TOWT). Cette entreprise bretonne s’est spécialisée dans la logistique maritime à voile, d’abord en remettant des navires en état pour le transport de marchandises, puis en concevant et construisant de nouveaux bâtiments. Cémoi compte acheminer son cacao depuis les zones de production jusqu’aux ateliers français avec des navires TOWT. La collaboration entre les deux sociétés devrait démarrer en 2023 par la traversée de l’océan Atlantique et l’acheminement d’une cargaison de 2 000 tonnes de cacao entre Côte d’Ivoire et la France. À terme, le chocolatier compte transporter 12 000 tonnes de matière première à la voile chaque année.
Clémence Tingry