Le gouvernement subventionnera l’acquisition de véhicules de transport à motorisation électrique. Des aides bienvenues, à hauteur maximale de 150 000 euros. Bien qu’il constitue une des voies vers la transition environnementale pour la logistique, le coût élevé de ce type de véhicules freine encore souvent les investissements. (Photo E.Delsol – Lidl/Jacky Perrenot)
À l’occasion du Conseil ministériel pour le développement et l’innovation dans les transports (CMDIT) du 15 février, le ministre délégué chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a présenté plusieurs dispositifs d’aide aux projets de véhicules lourds électriques sous la forme de subventions et d’un appel à projets. L’investissement total du gouvernement s’élève à 65 M€. La transition énergétique des véhicules est un enjeu majeur pour le transport de marchandises. Comme le rappelle le ministère, « les transports représentent aujourd’hui le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre en France ».
Le ministère lance début mars un appel à projets autour des « véhicules lourds électriques, intégrant les bornes nécessaires pour les recharger ». Celui-ci sera « ouvert à tous les acteurs contribuant au déploiement de la mobilité et du transport de marchandises électriques et aura pour objectif d’accompagner l’émergence de ces solutions « propres » notamment sur la courte distance et la logistique urbaine ». Il intègrera « le rétrofit des véhicules thermiques en véhicules électriques ».
Jusqu’à 65% de la différence de coût avec un diesel
Jean-Baptiste Djebbari a présenté une subvention à l’achat d’un véhicule électrique de transport. Celle-ci pourra atteindre 65% de l’écart entre le coût d’acquisition et son équivalent diesel. Pour les poids lourds de transport de marchandises, le plafond est fixé à 100 000 euros par véhicule de moins de 26 tonnes et 150 000 euros pour un poids égal ou supérieur. En complément, il sera possible d’obtenir une aide à l’installation de bornes de recharge, à hauteur maximale de 60 % de l’investissement.
Au-delà du défi environnemental direct que les entreprises cherchent à relever, de nombreuses réglementations comme celle concernant les ZFE (zones à faibles émissions) contraignent les acteurs du secteur à s’adapter. Aujourd’hui, logisticiens et chargeurs privilégient cependant les véhicules alimentés au GNV (gaz naturel pour véhicules) ou en biodiesel, pour des raisons combinées de disponibilité des camions et de prix. De son côté, l’alimentation électrique à hydrogène manque de maturité.
Lever les freins liés au coût de l’électrique
Quant aux véhicules électriques, leurs tarifs restent la plupart du temps prohibitifs. Sans oublier que la question de leur impact environnemental global est également sujette à caution. S’ils n’émettent pas directement de gaz à effets de serre, ils fonctionnent avec des batteries difficiles à recycler et sont alimentés avec une électricité qui n’est pas systématiquement « verte ».
Emmanuelle Delsol
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